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14 juillet 2013

Chronique d'une plâtrée : 7 juillet 2013, jour 1

Aujourd'hui, je me lève ravie : on va au parc des Naudières ! Pour ceux qui ne connaissent pas ; c'est un petit parc d'activités / d'attractions à quelques kilomètres de Nantes. On y trouve pas mal de choses : un train style "grand 8" (mais bien moins grand et pas en 8) ; des trampolines, des piscines à balles, des toboggans, des tyroliennes, des ponts de cordes, des pédalos... Bref il y en a pour tous les goûts là-bas.
Comme souvent lorsqu'on fait des sorties en groupes, je me suis un peu chargée de l'organisation de tout ça. C'est vrai que pour notre sortie annuelle, cette année, ou s'était promis le Futuroscope... Mais c'était pas dans notre budget. L'entrée aux Naudières était à 11euros, alors le choix est vite fait ! En tout cas ; je suis contente car c'est enfin le grand jour, l'occasion de passer une chouette journée d'amusements entre amis !

Je prépare donc le pique-nique (en plus je suis contente parce que j'aime bien les pique-niques) ; un sac de pansements et de médocs parce que, dis-je, "je nous connais", et on est partis.

Nous sommes 8 fous à nous rendre là-bas pour le meilleur et pour le pire, répartis en 2 voitures. Le trajet est assez court et simple et tout se passe bien même si nous avons peur du monde en arrivant sur place !

Une fois rentrés, on ne sait pas par où commencer. Contrairement aux habitudes (et aux clichés), ce sont les garçons qui insistent pour aller avant tout faire un tour au pipi-room, et nous, la gente féminine, avons attendu quelques minutes avant de pouvoir avancer. Nous nous promenons un peu, comme nous promenons nos yeux... Notre balade de découverte nous amène finalement devant le "parcours du combattant"; composé de plusieurs choses, ponts en pneus, saut à la corde et autres folies... Je suis dans le groupe qui démarre, et c'est parti ! Pas très assurée, je saute de pneu en pneu et arrive à la passerelle où il faut s'accrocher à une corde en sautant, se la jouer tarzan en fait.
Je prends la corde; m'y accroche solidement et saute. Et là, c'est le drame. (Ce que j'explique là, je l'ai compris bien plus tard) : lorsque j'arrive assez bas, le bout de ma sandale se pose sur le sol et s'y "accroche"; donc mon pied reste en arrière tandis que le reste de mon corps avance. Douleur incroyable, je ne peux même pas me relever. Je me démêle avant tout de cette putain de corde, le visage crispé et le souffle coupé. Mes amies voient ma tête, m'entendent non pas hurler mais exprimer ma souffrance dans un souffle "puissant"; et vont prévenir mon chéri qui arrive immédiatement.
AÏE. AÏE. AÏEUH.
Ma première pensée a été "non, c'est pas vrai...". Je voulais que ça ne soit qu'une douleur légère, temporaire. Je voulais pouvoir me relever et me poser en attendant que ça passe avant de retourner faire la folle. Mais je sentais bien que c'était pas ça. Je reste donc étalée au sol, grimaçante, regardant mon pied qui se déforme à vue d'oeil, et lançant des regards effrayés à mes amis. Quelqu'un est parti chercher le gérant du parc. En attendant, je suis au milieu de la piste. Des sales gosses ne se gènent quand même pas pour faire l'attraction, ils sautent juste à côté de moi; apparemment ça ne les dérange pas...

Le monsieur arrive, on me déplace un peu à l'ombre, je réalise qu'il est concrètement impossible de poser mon pied. Aïe. Aïe. Aïe, bordel. Le bonhomme du parc appelle l'hôpital, il leur dit que j'ai un "bel oeuf de poule" sur ma cheville, ce qui en a fait sourire certains (et moi après coup). Il faut donc que j'aille aux urgences. Mais le monsieur ne demande pas d'ambulance, il pense que ça ira plus vite que quelqu'un parmi mes amis m'emmène en voiture... Discutable. En attendant, comme je ne peux pas bouger, il demande à ses employés de ramener une golfette pour me conduire jusqu'au parking ; et une poche de glace. On attend. Il nous raconte que la veille un homme s'est foulé la cheville au parc, en se prenant les pieds dans l'allée. Effectivement, on m'en reparlera aux urgences. Mais là, j'aimerais bien qu'il parle d'autre chose. J'ai mal. Mes amis m'observent, avec ce regard qui dit qu'ils ne savent pas quoi faire de plus que compatir... L'une d'entre elle fait remarque que, évidemment, c'est sur moi que ça tombe. Elle a raison de faire cette remarque, en général les couilles c'est toujours pour moi. A ce moment de la journée, aussi dingue que ça puisse paraître, j'ai encore en tête la croyance de pouvoir revenir au parc dans l'après-midi. Il n'y a que mon chéri qui ne veut plus jamais revenir !

Les visiteurs regardent comme un spectacle la golfette qui passe entre eux. Certains demandent même combien il faut payer pour y avoir droit. Le gérant répond que ce n'est pas drôle. Et puis c'est parti, voiture jusqu'à l'hôpital. Je suis assise à l'avant, la tête penchée pour pouvoir maintenir la glace sur ma cheville. On se plante d'hôpital (le premier n'a pas de service d'urgences), pas grave, on repart de plus belle. Je grimace toujours, je souffle et je souffre, mais je ne pleure pas. On arrive au CHU ; l'urgentiste qui amène le fauteuil roulant à la voiture annonce qu'il y a de l'attente. Pas le choix. On fait donc l'entrée, puis je vais dans une salle d'attente. Mon copain ne peut pas rester avec moi, fait chier. L'infirmier s'est servi d'un spray pour vaporiser de la glace, c'est génial, ça fait trop du bien, j'aurais bien aimé qu'il me le laisse. Un autre infirmier passe, regarde ma cheville et s'exclame : "Houlà, ça va être chaud ça!". Merci, très rassurant...
Et puis je suis installée dans une salle d'attente. Premier réflexe (je suis une habituée des urgences), je compte les gens. 12 personnes devant moi. Pour un service d'urgences, je trouve que ça va, ça ne fait pas tant de monde que ça. Jusqu'à ce que, en les observant, je comprenne que je suis déjà dans un service spécialisé. Tous sont blessés au pied. Du coup, je réalise comme l'attente va être longue... Je me mords les lèvres et contiens ma douleur.

Il y a un petit jeune dans la salle d'attente, genre 17 ans, avec sa mère. Il a une cheville enflée. Son premier réflexe est de la prendre en photo pour la poster sur facebook, puis il lit les commentaires à sa mère... Je suis choquée. A un moment, il me regarde, et montre ma cheville à sa mère, l'air impressionné : "T'as vu ça?". J'aurais dû lui proposer d'en prendre une photo !
Comme j'ai trop mal, j'interpelle une infirmière pour ravoir de la glace. Elle m'amène une serviette réfrigérante. C'est déjà un grand soulagement. Je vois les gens autour de moi, apparemment on m'a mis dans la catégorie des chevilles foulées. ça me rassure et m'inquiète à la fois : j'aimerais bien n'avoir qu'une entorse, mais je sens bien que c'est plus que ça. Et si les médecins pensent que c'est une entorse, je vais attendre plus longtemps...
C'est effectivement ce qui arrive. Il faut que j'attende que les 12 personnes soient passées avant d'être reçue en consultation. Même pendant la consultation, l'interne a l'air de penser que c'est une entorse; mais il veut quand même faire des radios, heureusement ! Je regarde ce qu'il écrit sur son ordi ; je vois qu'il note que j'ai un "oeuf de pigeon".
C'est le radiologue qui le premier a eu l'air de comprendre comme j'avais mal. Il me dit qu'une telle douleur, c'est sûrement autre chose qu'une foulure...

Je retourne dans la salle d'attente le temps des résultats. Mon copain a fait du forcing à l'accueil, alors il me rejoint, encore heureux, j'en peux plus d'être toute seule... Le médecin revient me dire qu'il y a une fracture au niveau du péroné. Pendant presque une demi-heure, lui et le chirurgien discutent pour savoir s'il vaut mieux opérer avant de plâtrer ou juste plâtrer. Moi, je souffre et je déprime. Je vois tous mes projets d'été s'écrouler. Mon copain lui, flippe. Il sent qu'il va devoir gérer notre quotidien dans les jours à venir.

Finalement, on m'emmène au bloc. Pour quelques secondes à peine, car les anesthésistes se sont montrées choquées en me voyant arriver : je ne suis pas en tenue, on ne m'a pas fait de bilan ni rien... Donc marche arrière, le temps au moins de me mettre en tenue d'hôpital, ces espèces de chemises dont j'ai horreur habituellement, mais là j'ai tellement mal que je me laisse faire sans râler.
Les anesthésistes essayent de blaguer un peu avec moi, puis elle m'injectent le produit pour dormir. Apparemment, le chirurgien est venu m'expliquer ce qu'il allait faire et la suite des opérations ; mais je ne m'en souviens absolument pas. Je sais juste que maintenant, j'ai deux vis dans le pied.

Puis salle de réveil. Je suis un peu sonnée mais j'émerge doucement. On m'emmène ensuite dans une chambre : apparemment je ne sortirai que demain. J'ai encore très mal. C'est normal, paraît-il. Mon chéri passe me voir un peu, me donne des nouvelles de nos amis puis leur transmet des miennes. Dans ma chambre, il y a une femme qui a un sein en moins et qui regarde la télé. Quand je suis arrivée, elle regardait les anges de la télé. Heureusement, elle a changé... Mais comme elle a dormi toute la journée dit-elle, elle n'arrive pas à dormir. La télé restera donc allumée toute la nuit. De toute façon, moi je ne peux que somnoler, j'ai trop mal et en plus je dois rester sur le dos.
Dès que mon chéri est parti, cette femme a commencé à bavarder avec moi. Je n'avais rien contre elle; mais je n'étais pas spécialement d'humeur... Du coup j'ai fini par lui faire croire que mes anti-douleurs étaient des somnifères, et que je m'endormais.

Dans la soirée, j'ai appris par sms qu'une amie s'est cassé un bout de dent au parc, et une autre a attrapé une insolation... Je pense qu'on n'y retournera pas de si tôt !


Quelle longue, looooonnngue journée... Et je sens que les jours à venir vont être encore plus longs.

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